De quoi s’agit-il ?
Rappelons en tout premier lieu que les maisons passives doivent présenter une performance énergétique très compétitive, et la consommation de chauffage électrique au sein de celles-ci ne doit pas dépasser la moyenne de 15 kWh/m2 et par an. Ainsi, pour pouvoir se passer du chauffage électrique, la maison passive doit présenter un système d’isolation à toute épreuve que ce soit au niveau des :
- Murs ;
- Planchers ;
- Parois vitrées ;
- Combles ;
- Ouvertures.
Or, ces lieux sont propices aux déperditions de chaleur, et donc à l’installation de ponts thermiques : ces deux éléments sont tout simplement incompatibles avec la notion de maison passive. Aussi, pour s’assurer que votre maison passive se trouve réellement dans les normes en vigueur, il est nécessaire de vérifier si son étanchéité est aussi performante que prévu. C’est donc ici qu’entre en jeu le test d’infiltrométrie !
Ce test consiste à mesurer la perméabilité de l’air de votre habitation passive : il s’agit ainsi de localiser très précisément, à l’aide de tests rigoureux, les éventuels lieux sujets aux entrées et sorties d’air non désirées. En somme, il s’agit de détecter les fuites d’air au sein de votre logement. Le but est évidemment de remédier à cette situation au plus vite, afin que votre maison passive conserve son étanchéité. Bien sûr, il est tout à fait possible de réaliser un test d’infiltrométrie sur une maison non passive, afin de trouver les lieux sujets aux déperditions de chaleur, et de renforcer la performance thermique de l’habitation. Ce test peut servir de base pour la construction d’un cahier des charges destiné à réaliser des travaux de rénovation énergétique.
Pourquoi effectuer un test d’infiltrométrie dans une maison passive ?
Habituellement, le test d’infiltrométrie réalisé au sein d’une maison passive est effectué à deux moments des travaux :
- Lorsque le logement est rendu hors air et eau ;
- Puis à la fin définitive des travaux.
Plus précisément, le premier test d’infiltrométrie de votre maison passive va être réalisé en cours de chantier, entre le moment de l’installation de la bâche d’étanchéité et la pose du placo. Ce premier test permet de mettre en lumière les éventuelles fuites d’air indésirables, et d’y remédier au plus vite avant que les cloisons de l’habitation ne soient achevées. Le deuxième test, quant à lui, est donc réalisé à la fin des travaux afin de permettre au propriétaire ainsi qu’au constructeur d’obtenir différents labels, que nous détaillerons plus bas.
Ce test est absolument primordial pour que votre logement puisse obtenir le certificat « maison passive » : cette certification n’est octroyée qu’aux habitations obtenant un coefficient d’étanchéité à l’air inférieur à 0,6 m3/(h.m2), selon la réglementation européenne pour les maisons individuelles.
Aussi, certains constructeurs choisiront de faire réaliser un test d’infiltrométrie au sein de votre maison passive, afin d’obtenir des labels certifiant la grande qualité et la fiabilité de leur ouvrage. Il s’agit également d’un élément essentiel pour obtenir le label EFFINERGIE+. Précisons un élément d’importance : le test d’infiltrométrie ou d’étanchéité de l’air est rendu obligatoire par plusieurs normes :
- La Réglementation Thermique 2012 ;
- RT 220 ;
- RBR 2020 ;
- BEPOS.
Auparavant, le test d’étanchéité à l’air ou d’infiltrométrie était uniquement réservé aux logements BBC (Bâtiment Basse Consommation d’énergie). Celui-ci est à présent obligatoire pour toutes les constructions neuves comprenant une surface supérieure à 50 m2. Celle-ci concerne également les extensions avec une surface supérieure à 100 m2.
Quelles sont les étapes du test d’infiltrométrie ?
Voici comment le professionnel choisi va réaliser le test d’infiltrométrie de votre maison passive.
Les préparatifs
Afin que les résultats du test d’infiltrométrie soient fiables, il est important de réaliser une préparation minutieuse du terrain. Le professionnel désigné va tout d’abord occulter l’ensemble des ouvertures donnant sur l’extérieur de votre maison passive : cela comprend le système de ventilation, de chaudière, les fenêtres ainsi que les portes, par exemple. Les ouvertures intérieures, quant à elles, devront rester ouvertes. Il s’agit donc de créer une grande limitation à la circulation de l’air entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment. Ensuite, le professionnel choisi prendra note d’éléments tels que la pression atmosphérique à l’instant T.
Le déroulement
Un grand ventilateur est alors installé au sein de l’ouverture principale de l’habitation : celui-ci est évidemment scellé à l’air d’un tissu étanche afin d’éviter de fausser les résultats du test. Ce ventilateur d’extraction va permettre de dépressuriser l’air intérieur de la maison : ceci va permettre de mettre en évidence les éventuelles fuites d’air au sein de l’habitation. Ces dernières sont rendues visibles par l’utilisation d’une poire à fumée, qui va permettre au professionnel de calculer le débit de fuite d’air à l’aide d’un logiciel dédié.